8 mai 45 à Pérols, quand le profane rejoint le religieux

En somme, cette statue qui toise notre village est aussi un symbole visible de célébration de la fin de la guerre 39-45.
Comment on va pouvoir se la péter dans les tribunes du nouveau stade du MHSC ! Osez les rageux dire que Pérols n’a pas assez le foot dans le sang pour accueillir un vrai stade de foot pro !
Attention, on ne parle pas du siècle dernier là, mais de l’époque de Louis XIV. L'époque des mousquetaires et d'Angélique Marquise des anges, tout ça... Même pas les courses camarguaises existaient. Même pas le ballon était gonflé à l’air, mais rempli avec de la paille du paysan. Genre tu fais une tête, t’as plus de tête !
On est en 1684, le curé de Peyrolz (on écrivait comme aç) a tellement le seum qu’il écrit une lettre à son l’évêque pour faire sa poukave parce que les villageois foutent de dawa les jours sacrés :
« On danse quelquefois les saints jours et l’on joue souvent, surtout au ballon, même devant l’église où on ne peut prier Dieu pour lors, tant à cause du bruit qu’on fait qu’à cause des blasphèmes, que des paroles sales qu’on y profère hautement ».
Vous avez bien lu « surtout au ballon ». Ok, ca devait plus ressembler à truc de badass avec des règles zarbi mais au moins on une preuve écrite. Le club de Montpellier à été crée en 1914, nous nos mecs jouaient déjà en 1684. C’est qui les crédibles ?
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Après Lattes (>> voir notre article), on poursuit notre saga dédiée aux voisins. Cette fois, cap au sud à Carnon !
C’est histoire d’un énorme échec pour notre commune. A défaut du être devenue la station balnéaire privilégiée des habitants de Montpellier (elle s’est faite damner le pion par sa voisine de Palavas), Carnon aurait dû logiquement être incorporée à Pérols pour devenir "Pérols-Plage" à l’image de Frontignan-Plage ou Marseillan-Plage. Historiquement, il ne fait aucun doute que les pères fondateurs sont péroliens.
Si on omet l’existence d’une Baronnie de Carnon au Moyen Âge dont il ne subsiste aucune trace matérielle, pas plus qu’une commanderie hospitalière (on imagine d’ailleurs mal des châtelains ou une troupe survivre dans cet enfer de moustiques et de puanteur d’eaux saumâtres), Carnon n’a pas de racines propres. Seulement un nom de lieu-dit à la signification pas vraiment élucidée.
Les archives sont formelles : les péroliens furent les premiers colons à s’installer et viabiliser l’endroit dans la première moitié du 19ième siècle. Nous avions déjà évoqué le cas du curé de Pérols (>> voir notre article), nous pourrions aussi citer d’autres pionniers : Jean Jouvenel, Pierre Joubert, Léopold Estienne (futur passeur du bac), la famille Grasset, la famille Benezech,…
A l’époque, les seules constructions sont des cabanes précaires de pêcheurs. Mais deux événements vont bouleverser l’histoire locale : l’économie viticole en pleine expansion et le thermalisme balnéaire. D’un côté, la recherche d’espace pour la vigne des sables (plus résistantes au phylloxéra). De l’autre, la demande d’une clientèle adepte des bains de mer.
Certains habitants de Pérols flairent l’opportunité et se mettent à planter leurs vignes à Carnon rive est (même le célèbre Gaston Bazille propriétaire du chai de Pérols – future médiathèque – est de la partie). D’autres construisent des buvettes et chalets de plage rive ouest qui devient le cœur historique (la "Rue du Vieux Village" en témoigne aujourd'hui) avec la création d’un grand jardin publique hupé (Jardin du Bosquet) aux arbres exotiques.
Le plus célèbre pionnier pérolien fut sans aucun doute Pierre Benezech. Marin pêcheur, il construit une petite buvette en 1838 qui deviendra un énorme établissement réputé "le Kursaal Maison Benezech", avec sa fameuse bouillabaisse, qui rayonnera jusque dans les années 40.
Ce sont des générations de familles de Pérols qui seront les passeurs entre les deux rives du Canal Rhône-Sète sur le bac prévu à cet effet, avant la construction du Pont de Carnon en 1921.
D’abord rattaché à Pérols dans les guides touristiques, le hameau de Carnon devient Carnon-les-Pérols. Expansionnisme oblige, il prend le nom de Carnonville-la-mer pour coller à l’image d’une station balnéaire haut de gamme.
Mais l’arrivée d’un notable auvergnat du vin en 1919, André Grassion, va éclipser définitivement le rôle des pionniers péroliens en monopolisant tous les lauriers de fondateur de Carnon. Lui et sa famille par alliance (famille Cibrand) rachètent toutes les terres de la rive est, construisent un pont sur le grau pour relier les deux rives, et finalisent le déploiement urbain de la station. La page pérolienne de Carnon se referme et se noie définitivement dans l’oubli.
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Soldats allemands à Palavas |
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